12/06/2010 : La Libre Entreprise : "Think tank, à quoi tu penses ?"
Le samedi 12 juin 2010, La Libre Belgique consacrait une partie de son supplément Entreprise, aux Think tanks. Dans un dossier titré "Au royaume des idées, le think tank est roi", le quotidien belge a posé trois questions à Denis Stokkink, Président de Pour la Solidarité.
3 QUESTIONS À DENIS STOKKINK
P.Lo
Un think tank peut-il être de gauche ?
Bien souvent, lorsqu’on évoque les think tanks, la plupart des gens pensent à des bureaux d’études assez conservateurs. Cela vient du fait que ce genre de think tanks a été fort médiatisé pendant les années Thatcher, qui, comme on le sait, ont amorcé un virage très libéral. Ces think tanks restent très influents mais leur vision de l’Etat est radicalement différente de la nôtre. Pour eux, l’Etat est avant tout un moyen de soutenir le libre-échange. Heureusement, nous ne sommes pas les seuls à nous inscrire en faux par rapport à cette logique très libérale. "Pour la Solidarité" (www.pourlasolidarite.eu) a pour objectif principal de proposer des outils de changements sociétaux progressistes. Si l’on devait résumer notre objectif en une seule phrase, je dirais qu’il consiste à participer au développement d’une société durable et solidaire.
Ancien "politique" au PS vous -même, entendez-vous peser sur le débat électoral ?
Indirectement. En effet, nous ne nous réclamons d’aucun parti et n’adoptons pas la cadence imposée par le débat électoral. Celui-ci nécessite un rythme rapide et soutenu, à la pointe de l’actualité. Nos études se veulent des réflexions de fond destinées à alimenter les prises de décisions qui doivent parfois se faire très vite. Le concept de solidarité transcende les clivages politiques et réunit l’ensemble des acteurs politiques, économiques et sociaux. Nos réflexions s’adressent donc à l’ensemble des acteurs politiques soucieux de développer un projet sociétal d’avenir. Nous voulons également promouvoir le dialogue entre des acteurs socio-économiques qui ne sont pas toujours habitués à travailler ensemble : les entreprises, les associations, les universités, les syndicats et les décideurs politiques. Nous sommes persuadés que le dialogue et la coopération entre les différentes catégories d’acteurs sont essentiels à la créativité sociale et à l’émergence de projets novateurs.
Quelles sont vos ressources ?
Notre chiffre d’affaires est d’un peu plus d’un million d’euros et nous avons une quinzaine de collaborateurs sur le payroll. Notre chiffre d’affaires est divisé en trois tiers : le premier provient des projets remportés dans le cadre des appels à propositions de la Commission européenne (8 projets remportés en 2009). Le deuxième provient des contrats passés avec des pouvoirs publics nationaux ou régionaux (belges, français, espagnols, italiens, roumains, etc.). Enfin, le troisième tiers provient tant des entreprises classiques - en accompagnement de leur politique de RSE -, que de grosses structures d’économie sociale, de différents pays européens