PLS aux côtés de personnels soignants

PLS aux côtés du personnel soignant et des travailleur.euse.s de première ligne

Lundi, 30 Mars 2020

Alors que le Covid-19 occupe tous les esprits, POUR LA SOLIDARITÉ–PLS apporte son soutien au personnel soignant, ainsi qu'à tou.te.s les travailleur.euse.s de première ligne, qui continuent à assurer leur mission de service public dans des circonstances particulièrement éprouvantes.

Si l’heure est évidemment à l’unité et à la mobilisation de toutes les énergies pour lutter contre la propagation du Coronavirus, il ne faut pas pour autant verser dans un consensus complaisant qui consisterait à ne voir que le mal et à en ignorer les causes. Certains, à l’instar de l’anthropologue de la santé Jean-Dominique Michel, pointent déjà que « les pays les plus touchés sont ceux qui ont réduit massivement les capacités des services de soins intensifs » ; une information confirmée, chiffres à l’appui, par La Tribune, dans son édition du 18 mars1, où l’on apprend notamment que l’Italie dispose de 2,6 lits en soins intensifs pour 1000 habitants, là où le Japon et la Corée du Sud en ont respectivement 7,8 et 7,1 (chiffres de l’OCDE, datant de 2018). Raoul Vaneigem, l’auteur, entre autres, du Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations, déclare quant à lui, sans ambage : « Cela fait des décennies que le bien public est mis à mal, que le secteur hospitalier fait les frais d’une politique qui favorise les intérêts financiers au détriment de la santé des citoyens. Il y a toujours plus d’argent pour les banques et de moins en moins de lits et de soignants pour les hôpitaux. » 

Intérêts financiers, le mot est lâché ! Et pour cause. À toujours vouloir quantifier, rationaliser, optimiser, rentabiliser, maximiser… n’a-t-on pas vidé de sa substance le terme même d’hôpital, dont la fonction première est d’accueillir les malades et qui, originellement, renvoie à la notion d’hospitalité ? Que le monde de la santé fasse l’objet de réformes et soit soumis à une maîtrise des coûts, cela peut s’entendre. Mais un hôpital n’est pas et ne peut pas être une entreprise comme-les-autres, n’en déplaise à celles et ceux qui ne voudraient raisonner qu’en termes de taux d’occupation de lits et de ratios infirmier.e.s – patient.e.s ! L’économique n’est pas tout !

Nous vivons dans un beau pays, où la solidarité s’exprime quotidiennement, spontanément. Depuis le début du confinement, chaque soir, sur le coup de 20 heures, des milliers de personnes ouvrent leur fenêtre, applaudissent et lancent des bravos à l’intention des personnels médicaux qui ne les entendent pas parce qu’ils sont occupés à soigner ceux qui en ont besoin. Économiquement parlant, ces manifestations de sympathie et de gratitude ne valent rien. Elles ne seront pas traduites en pourcentages, elles n’apparaîtront sur aucune statistique. Elles signalent toutefois que l’Humain prévaut encore et que l’économique n’est effectivement pas tout – plutôt rassurant, non ?

En cette période difficile, les syndicats du personnel de la Santé ont demandé au gouvernement de garantir les budgets de base des institutions de soins, de sorte que les gestionnaires et personnels hospitaliers puissent porter toute leur attention aux objectifs de santé publique. Ce à quoi la Ministre Maggie De Block a opposé une fin de non-recevoir, reportant la discussion à la sortie de la crise ! Une telle décision est simplement incompréhensible dans le contexte que nous savons, ce d’autant plus que l'Europe vient tout juste de suspendre son Pacte de stabilité et de croissance.

La Première Ministre Sophie Wilmès a tenté d'éteindre l'incendie qui couve, en assurant dans une lettre ouverte : « Nous prendrons toutes les dispositions nécessaires pour nous assurer que le financement des hôpitaux soit à la hauteur de la crise. »

Le personnel du CHU de Liège vient de lui répondre, par le même canal. Insuffisant ! clame-t-il. « À pouvoirs spéciaux, mesures spéciales : il faut prendre des mesures d'exception. »  

La Belgique dispose d’un système de santé reconnu comme l’un des meilleurs au monde. Parce que l’accès de chacun.e à des soins de qualité est un bien commun qu’il faut défendre vaille que vaille, POUR LA SOLIDARITÉ–PLS s’engage aux côtés du front commun syndical dans sa démarche auprès du gouvernement fédéral pour que soient prises les mesures qui s’imposent en pareilles circonstances.

 

1 « La France n'a que trois lits en soins intensifs pour 1.000 habitants pour mener la guerre contre le Covid-19 », La Tribune, 18/03/2020 

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