Séville place l’économie sociale au cœur du financement du développement

Du 30 juin au 3 juillet 2025, plus de 150 pays se sont réunis à Séville (Espagne) pour la IVᵉ Conférence internationale sur le financement du développement (FFD4), avec un objectif clair : combler le déficit annuel estimé à 4 000 milliards de dollars pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD).

À l’issue des discussions, les États membres ont adopté le « Engagement de Séville », un plan d’action de 130 mesures, allant de la réforme fiscale internationale à la restructuration de la dette souveraine, en passant par la création de taxes sur le secteur aérien et sur les grandes fortunes.

L’économie sociale reconnue comme acteur clé

Pour la première fois, l’économie sociale est explicitement mentionnée dans le document final, avec le soutien actif de l’ONU et de la Confédération espagnole de l’économie sociale (CEPES). Le texte souligne son rôle stratégique dans la mise en œuvre de politiques inclusives et durables, ainsi que sa contribution à une gouvernance plus équitable.

Le point 21 du plan engage les États à investir dans les secteurs productifs, à créer massivement des emplois décents et à développer les compétences, notamment en soutenant l’entrepreneuriat social, les coopératives et les initiatives de l’économie sociale et solidaire. Les institutions financières locales, nationales et internationales sont invitées à fournir un appui adapté, tant financier que non financier, à ces acteurs.

Entre avancées et limites

Si ce sommet marque une étape importante, il a également suscité des critiques. L’absence des États-Unis, principal donateur, de l’accord final a été perçue comme un frein à l’ambition globale, malgré un consensus facilité entre les autres participant.es.

Les ONG et la société civile, représentées par plus de 1 500 participant·e·s au Forum Civil, ont salué certaines mesures tout en regrettant un manque d’audace, plaidant pour une fiscalité mondiale plus juste et l’annulation de la dette des pays du Sud.

Le Sommet de Séville restera néanmoins comme un jalon où l’économie sociale a gagné en visibilité et en reconnaissance sur la scène internationale, s’affirmant comme un levier central d’un développement inclusif, équitable et durable.

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