LaRécup: une boutique en ligne belge de seconde main, locale et solidaire

Lancée en septembre 2025, LaRécup est une nouvelle plateforme belge dédiée à la vente de produits de seconde main. Il s’agit d’une initiative de la fédération RESSOURCES ainsi que de plusieurs acteurs de l’économie sociale et solidaire. L’idée est d’offrir une alternative locale face à des plateformes telles que Vinted ou Marketplace (Facebook).

Une alternative aux plateformes traditionnelles de seconde main

La boutique digitale réunit divers acteurs francophones du réemploi  dont Les Petits Riens, La Ressourcerie namuroise, La Ressourcerie Le Carré, Droit et Devoir, Livr’Ensemble et Pro Velo. Contrairement aux plateformes de seconde main traditionnelle, les articles proposés (vêtements, électroménager, vélos, mobilier etc.) proviennent uniquement d’entreprises sociales et solidaires reconnues.

En effet, chaque article a droit à un contrôle qui garantit la qualité, la traçabilité et l’instauration d’un prix équitable. Les consommateur·rice·s participent, par leurs achats, à soutenir le commerce local. Cette initiative est aussi écologique car elle incite à la réutilisation des produits, évitant ainsi tout gaspillage.

La région wallonne, dans le cadre de son plan de relance, soutient cette initiative qui vise à consolider le développement de l’économie sociale et solidaire sur son sol. En effet, pour le directeur de la Fédération RESSOURCES, Jean-Marc Caudron, « les entreprises sociales et circulaires constituent de véritables leviers de développement d’emplois durables et accessibles à toutes et tous ». De plus, « la viabilité économique de LaRécup.be permet de soutenir des projets sociaux, de coopération et de formation portés par les acteurs du réseau ».

Un secteur pourtant sous tension

Il est cependant important de souligner que le secteur du réemploi, notamment textile, est un secteur sous tension en Belgique. En effet, depuis le début des années 2020, les ventes dans le secteur sont en baisse et les coûts liés au transport ou à la gestion des déchets sont en forte hausse, fragilisant ce modèle économique. A cela s’ajoute les conséquences de l’achat de vêtements issus de la fast fashion. En effet, ces vêtements de mauvaise qualité saturent les points de collecte. Ils n’ont également aucune valeur de revente.

De plus, depuis le 1er Janvier 2025, la Belgique oblige tout le monde à trier et collecter les textiles séparément comme le demande l’Union européenne. L’idée est d’avoir moins de déchets pour renforcer la réutilisation et le recyclage. Cependant, en pratique, les organisations du secteur doivent prendre en charge toute la logistique de tri et gestion des déchets (incluant le vidage de centres de dépôt, le recours à des camions et trier plus longtemps). Les centres de tri sont donc surchargés, les coûts trop importants et les revenus ne suivent pas.

En juillet 2025, la Wallonie a réagi en adoptant un plan de soutien. Les mesures incluent « une subvention exceptionnelle de 250 000 € pour certaines asbl, un soutien financier de 151 €/tonne triée en plus des 400 €/tonne déjà accordés, l’exonération de la taxe sur l’incinération des textiles collectés, et la mise en place progressive d’un régime Responsabilité Élargie du Producteur (REP) textile d’ici 2028″. Une campagne de sensibilisation vise aussi à encourager le tri et le don responsable. Le gouvernement souligne l’urgence de disposer d’une REP adaptée aux coûts réels pour éviter que la filière ne devienne trop coûteuse à gérer.

Chacun citoyen et citoyenne doit aussi se responsabiliser : donner des vêtements en bon état, respecter les points de collecte, acheter en seconde main, et soutenir les associations en relayant l’information.

LaRécup illustre donc la volonté de renforcer l’économie sociale et circulaire en Belgique, en offrant une alternative locale et solidaire aux plateformes commerciales. Toutefois, les difficultés  du secteur du réemploi rappellent l’importance d’un soutien public durable et d’une mobilisation collective pour garantir la viabilité de ce modèle, au service d’une transition écologique et sociale juste.

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