Le 29 Octobre 2025, la communauté internationale célèbre la journée internationale du care et de l’assistance, instituée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2023. Cet événement symbolise un tournant: la reconnaissance mondiale du rôle important des métiers du soin dans la réalisation de l’égalité des genres, du développement durable et des droits humains.
Une reconnaissance mondiale consolidée
La résolution de l’ONU érige un cadre commun pour valoriser le travail de soin, qu’il soit rémunéré ou non. Elle invite les Etats à alléger et à mieux répartir la charge de ces activités, très largement assumées par les femmes, et à les reconnaitre comme un pilier des droits humains. Il y a également la volonté de pousser les gouvernements à investir dans des systèmes de soins inclusifs et résilients, notamment face au vieillissement démographique.
Cette année 2025 marque une consolidation politique et normative majeure. En effet, la Cour Interaméricaine des droits de l’Homme établit un précédent en reconnaissant le droit aux soins comme un droit humain autonome. L’Organisation Mondiale de la Santé adopte de son côté une résolution intégrant les travailleur·euse·s du soin au sein des effectifs de santé mondiaux. Parallèlement, l’Engagement de Séville, issu de la quatrième conférence sur le financement du développement, engage les pays à accroitre les investissements dans l’économie du care. Enfin, l’Organisation Internationale du Travail élabore une nouvelle définition statistique internationale du travail du soin, attendue d’ici 2028, afin de pouvoir harmoniser les données et surtout donner plus de visibilité au secteur.
Un événement a aussi été organisé à Genève, le 29 Octobre 2025, pour un échange de bonnes pratiques entre organisations et autres personnes concernées par le travail du soin et de l’assistance.
Pour l’inscription de la stratégie en matière de soins dans le budget de l’Union européenne
En Europe, cet élan international se traduit par un plaidoyer renouvelé de la société civile. En effet, l‘Alliance européenne pour les Soins appelle les institutions européennes à intégrer pleinement la Stratégie européenne en matière de Soins dans le prochain Cadre Financier Pluriannuel 2028-2034. Face à une réduction du financement du secteur social et d’une centralisation excessive des fonds européens, l’Alliance formule plusieurs demandes. D’abord, il y a la volonté de renforcer le cadre de suivi et de performance avec des indicateurs vraiment spécifiques pour les aidants formels et informels. Ensuite, afin que la Stratégie européenne soit prise en compte dans la planification et l’élaboration des politiques sociales des Etats membres, l’Alliance demande à l’intégrer dans la réglementation encadrant les Plans de Partenariat Nationaux (PPN). Cette inclusion garantirait la réalisation des objectifs fixés par l’Union européenne en matière de travail du soin (amélioration de la qualité, de l’accessibilité et de la soutenabilité des services d’assistance). Enfin, l’Alliance espère que la Stratégie européenne soit incluse dans le règlement du Fonds Social Européen (FSE) en le reconnaissant comme un outil nécessaire à la transition démographique. L’idée est de mobiliser les ressources du FSE pour mieux soutenir les travailleur·euse·s et les bénéficiaires du soin face au vieillissement de la population.
Ainsi, en inscrivant la Stratégie européenne en matière de soins dans ses cadres budgétaires, l’UE peut et doit faire du secteur care, un pilier de la transition démographique mais aussi un vecteur de solidarité, de justice sociale et d’égalité de genre.